Des mois d'attente pour découvrir enfin "MOON" de Duncan Jones en DVD. Impossible de trouver une salle de la région qui l'ait mis à l'affiche, donc obligation de se rabattre sur le DVD.

Excellent huis clos que ce film indépendant, qui a le culot de tenir la dragée haute à des pseudo-blockbusters. Mise en scène irréprochable et interprétation inspirée, ce qui est plutot encourageant pour un premier long-métrage du réalisateur Duncan Jones.
Même s'il est vrai que certains éléments de l'histoire et du déroulement du film sont prévisibles, l'atout de ce film est ce qui a tendance à disparaitre dans les film qui se disent de SF, à savoir, le pouvoir de poser des questions, et de lancer la réflexion.
Si vous cherchez un film d'action plein de rebondissement, il n'est pas nécessaire d'ouvrir celui-ci, ce n'est pas "Aliens", ni "Terminator". Par contre, les décors ressemblent à l'intérieur d'un Nostromo sortant d'usine, flambant neuf, et les scènes d'extérieurs lunaires n'ont rien à envier aux "gros films".

Et l'histoire?
Sam (Sam Rockwell), est un ouvrier de l'espace, il vit seul, depuis près de 3 ans, dans une station lunaire, qui extrait une source d'énergie indispensable à la Terre qui a enfin renoncé à l'énergie fossile terrestre. Son contrat est de 3 ans, et arrivant à échéance, Sam commence à avoir hâte de retourner sur Terre où l'attendent sa femme et sa petite fille. Son seul compagnon est GERTY, un robot dont le seul but est de l'aider et prendre soin de lui. Il ne lui reste plus que 2 semaines avant de partir, mais il commence à avoir des visions, dont une le conduit à un accident lors d'une sortie lunaire.
Sam se réveille dans l'infirmerie. Reprenant des forces, il ne comprend pas pourquoi il "doit" rester enfermé, et décide de sortir malgré tout. Il découvre alors le lieu de l'accident, et le corps inconscient de Sam. Ramené à l'infirmerie, Sam1 comprend rapidement que Sam2 est un clone. Mais qui est le clone de l'autre?

D'aucun diront "encore une histoire de clones", oui, c'est vrai, mais au final, cela pose surtout la question "quel droit a un clone"? Les humains ont-ils le droit de créer des clones à la simple fin d'en faire un ouvrier, sans lui laisser d'autre choix, ni d'autre chance?
Là où "Clones" avec Bruce Willis utilisait le clone pour vivre une autre vie, dans un corps idéalisé, "Moon" utilise le clone pour justement que l'humain vive sa vie pleinement, et que la part ouvrière soit remplie par un corps créé pour cela, avec une durée de vie suffisamment courte pour qu'il n'ait pas le temps de se poser des questions qui le pousserait à la rébéllion, et avec un espoir de retour qui lui permet de tenir sans devenir fou.
Bref, à découvrir, et Duncan Jones, un réalisateur à surveiller...